Rapport principal de l'IEM
Ce rapport comprend la synthèse des résultats des 2 campagnes menées en 2018 et celle des études antérieures.
Résultat des investigations
Les investigations de terrain ont été menées entre mai et décembre 2018 pour les milieux eaux souterraines, eaux superficielles, air du sol et air ambiant, complétées des analyses au laboratoire et ont permis de confirmer et/ou mettre en évidence les éléments suivants :
- Sur le milieu eau souterraines (piézomètres) :
Sur site, la présence :
- de COHV avec des teneurs élevées en en trichloroéthylène (max. 3 860 000 μg/l) lors de la première campagne), tétrachloroéthylène (max. 40 200 μg/l lors de la première campagne), 1,2-cis-dichloroéthylène (max. 171 000 μg/l lors de la première campagne) et chlorure de vinyle (max. 322 μg/l lors de la seconde campagne), localisés en aval hydraulique jusqu’à la Charente,
- de teneurs significatives en hydrocarbures C5-C40, BTEX et notables pour certains Éléments Traces Métalliques (arsenic, nickel, plomb et mercure) lors des deux campagnes de mai/juin et novembre/décembre 2018,
- de teneurs inférieures aux limites de quantification du laboratoire pour l’ensemble des autres substances analysées (autres COHV, autres ETM)
Hors site, la présence :
- de COHV avec des teneurs élevées en en trichloroéthylène (max. 19 100 μg/l lors de la seconde campagne) et 1,2-cis-dichloroéthylène (max. 10 500 μg/l lors de la seconde campagne) et des teneurs notables en tétrachloroéthylène (max.15,3 μg/l lors de la première campagne), en 1,2-Dichloroéthylène (max. 404 μg/l lors de la seconde campagne), en chlorure de vinyle (max. 10,3 μg/l lors de la seconde campagne) et en 1,1 Dichloroéthylène (max. 63 μg/l lors de la seconde campagne),
- d’une teneur ponctuelle en hydrocarbures C5-C40 lors de la première campagne, et de teneurs notables pour certains Éléments Traces Métalliques (arsenic, nickel, plomb) lors des deux campagnes de mai/juin et novembre/décembre 2018,
- de teneurs inférieures aux limites de quantification du laboratoire pour l’ensemble des autres substances analysées (BTEX, autres COHV, autres ETM),
- Sur le milieu air du sol :
Sur site, la présence :
- de COHV avec des teneurs élevées en trichloroéthylène (max. 120 mg/m3 lors de la seconde campagne) et tétrachloroéthylène (max. 116,67 mg/m3 lors de la première campagne) sur la quasi-totalité du site,
- de COHV avec des teneurs notables et ponctuelles en cis 1,2-Dichloroéthylène (max. 12,38 mg/m3) en trans 1,2-dichloroéthylène (max. de 0,53 mg/m3), en chloroforme (teneur maximale 0,28 mg/ m3) et en chlorure de Vinyle (teneur maximale de 0,012 mg/m3) lors de la seconde campagne répartis sur l’ensemble du site,
- de teneurs faibles voir inférieures aux limites de quantification du laboratoire pour l’ensemble des autres substances analysées (BTEX, C5-C12 et autres COHV),
Hors site, la présence :
- de COHV avec des teneurs ponctuelles en trichloroéthylène (max. 19,46 mg/m3 lors de la seconde campagne), tétrachloroéthylène (max. 1,54 mg/m3 lors de la seconde campagne), en chloroforme (max. 0,0038 mg/m3 lors de la seconde campagne) cis 1,2-dichloroéthylène (max. 1,66 mg/m3 lors de la première campagne), localisés en aval hydraulique jusqu’à la Charente,
- de teneurs faibles voir inférieures aux limites de quantification du laboratoire pour l’ensemble des autres substances analysées (BTEX, C5- C12 et autres COHV),
- Sur le milieu eaux superficielles :
- la présence de teneurs inférieures aux seuils de quantification analytique du laboratoire pour l’ensemble des substances analysées,
- Sur le milieu eaux souterraines (puits privés), la présence :
- de teneurs en COHV notables localisées en aval hydraulique du site dans la limite de concentration élevée,
- de teneurs significatives en ETM au droit de la quasi-totalité des puits prélevés répartis sur l’ensemble du quartier (y compris en amont hydraulique) sans lien avéré avec les impacts mis en évidence au droit du site,
- de teneurs ponctuelles en hydrocarbures au droit de puits en aval hydraulique du site lors de la seconde campagne de novembre/décembre 2018,
- Sur le milieu air ambiant :
- la présence de teneurs en trichloroéthylène entre 10,88 et 39,3 μg/m3 supérieures à la valeur repère indicative recommandant la mise en œuvre d’actions rapides (6 mois) (VAR) de 10 μg/m3sur deux habitations localisées dans l’environnement immédiat du site lors de la seconde campagne (habitations ayant fait l’objet des deux campagnes),
- la présence de teneurs en trichloroéthylène comprises entre 2,4 et 8,2 μg/m3 supérieures à la valeur repère indicative de la qualité de l’air intérieur (VRQA) de 2 μg/m3 sur 5 habitations lors de la première campagne de mai/juin et 14 habitations lors de la seconde campagne de novembre/décembre 2018,
- la présence d’une teneur ponctuelle en trichloroéthylène de 2,17 μg/m3 supérieure à la valeur repère indicative de la qualité de l’air intérieur (VRQA) de 2 μg/m3 au droit d’un Établissement Recevant du Public (ERP) localisé au Sud du site (aval hydraulique),
- l’absence de teneurs détectées en trichloroéthylène sur l’ensemble des autres habitations, Établissement Recevant du Public (ERP) et Établissement Sensibles (ETS), soit 111/142 habitations et 14/15 ETS-ERP,
- la présence de teneurs faibles en certains autres COHV (1, 1, 2trichloroéthylène, tétrachloroéthylène, dichlorométhane, chloroforme, 1,2,dichloroéthane, cis1,2dichloroéthylène) au sein de 20/142 habitations.
- Les résultats d’analyses confirment la présence d’un impact en COHV dans les eaux souterraines et plus particulièrement en trichloroéthylène et tétrachloroéthylène au droit du site et hors site, ainsi que le dégazage de ces substances depuis les eaux souterraines vers l’air du sol. Ainsi, des zones de concentrations en trichloroéthylène dans les eaux souterraines et dans l’air du sol ont été déterminées allant du site en direction du Sud-Est puis du Sud jusqu’au fleuve charente.
Les concentrations obtenues ont ainsi permis de mettre en évidence les limites de trois zones définies précédemment : zone violette à 1000 μg/l, zone bleue à 100 μg/l et la zone verte à 20 μg/l pour les eaux souterraines et une zone bleue reconnue impactée dans l’air du sol, au droit du quartier Saint-Cybard.
L’ensemble de ces zones sont comprises dans le périmètre de l’arrêté municipal du 19 mars 2018, interdisant l’utilisation des eaux souterraines.
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Recommandations
Sur la base des résultats obtenus lors de cette étude menée dans le cadre de la démarche Interprétation de l’Etat des Milieux (IEM), il est recommandé :
Au regard de l’impact significatif en COHV mis en évidence en aval hydraulique du site jusqu’en bordure du fleuve charente :
- de mettre en œuvre, tant que les sources de pollution au droit du site (concentrées et/ou diffuses) ne seront pas maîtrisées, une surveillance semestrielle de la qualité des eaux souterraines et de l’air du sol sur site et hors site via le réseau d’ouvrage existants (ouvrages pertinent à sélectionner), avec en première approche l’analyse des COHV, ETM, hydrocarbures C10-C40 et BTEX dans les eaux souterraines et des COHV dans l’air du sol
- pour les parcelles possédant un puits dans le périmètre défini avec des concentrations en trichloroéthylène supérieure à 100 μg/l dans les eaux souterraines (« zone bleue » en première approche), de vérifier l’absence de contamination des sols superficiels par des solvants chlorés via la réalisation de prélèvements de sols superficiels et/ou de légumes le cas échéant (étude en cours de réalisation à la date du présent rapport),
- de vérifier l’absence de contamination de fruits par des COHV dans le périmètre reconnu fortement impacté par les COHV dans les eaux souterraines (« zone bleue » en première approche), via la réalisation de prélèvement de fruits et leur analyse en laboratoire (étude en cours de réalisation à la date du présent rapport),
Au regard des informations obtenues sur le stockage potentiel de déchets au droit de parcelles limitrophes du site et en raison d’anciens ruissellement ou dépôt sauvages potentiels, de vérifier l’absence de contamination des sols superficiels via la réalisation de prélèvements de sols superficiels (étude en cours de réalisation),
Au regard de la mise en évidence de concentrations en COHV au sein de l’air ambiant :
- concernant les maisons d’habitations présentant des teneurs en trichloroéthylène supérieures à la valeur au-delà de laquelle des actions rapides sont recommandées (VAR) de 10 μg/m3 :
- la réalisation de diagnostics habitat (diagnostics techniques concernant l’isolation et la ventilation d’une habitation) (études en cours de réalisation à la date du présent rapport),
- des mesures de vérification de la qualité de l’air ambiant dans ces maisons seront à effectuer avant et après les travaux réalisés à la suite du diagnostic et durant un an après ces travaux (2 campagnes) afin de confirmer les résultats, - concernant les maisons d’habitations présentant des teneurs en trichloroéthylène comprises entre 2 μg/ m3 et 10 μg/ m3 :
- selon la décision du comité de suivi, la réalisation de diagnostics habitat (études en cours de réalisation à la date du présent rapport),
- des mesures de vérification de la qualité de l’air ambiant dans ces maisons seront à effectuer avant et après les travaux réalisés à la suite du diagnostic et durant un an après ces travaux (2 campagnes) afin de confirmer les résultats, - concernant les Établissements sensibles présents dans l’environnement du site, le maintien de la surveillance semestrielle de l’air ambiant sur une période d’un an, afin de confirmer l’absence d’impact au droit de ces établissements.
- concernant les Établissements Recevant du Public (ERP) présents dans l’environnement du site, la mise en place d’une surveillance semestrielle de l’air ambiant sur l’ERP ayant présenté une teneur en trichloroéthylène supérieure à 2 μg/m3 tant que les sources de pollution au droit du site (concentrées et/ou diffuses) ne seront pas maîtrisées, en analysant uniquement les COHV,
Et de mettre en œuvre, sur la base d’un bilan coûts/avantages, un Plan de Gestion proposant des scénarii de gestion des sources de pollutions identifiées afin de garantir que les impacts résiduels seront maîtrisées et acceptables tant pour les populations que pour l’environnement, après mise en œuvre des mesures de gestion retenues.
Les études complémentaires recommandées (en cours de réalisation) et relatives aux milieux d’exposition sols superficiels et/ou denrées alimentaires (légumes, fruits et/ou œufs) feront l’objet de rapports distincts et individuels dans lesquels seront présentés les objectifs poursuivis, la méthodologie appliquée, les résultats interprétés ainsi que d’éventuelles recommandations à mettre en œuvre.